Le chancelier britannique Jeremy Hunt envisage de mettre en place des droits de douane sur les produits à forte intensité de carbone importés de pays dont les règles environnementales sont moins strictes à partir de 2026, comme l'a rapporté le Financial Times le 13 novembre. Cette mesure vise à refléter le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières de l'Union européenne (UE), un outil historique destiné à protéger les producteurs locaux de la concurrence déloyale des régions où les coûts du carbone sont moins élevés. En imposant ses propres taxes frontalières sur le carbone en 2026, conformément au calendrier de mise en œuvre du CBAM de l'UE, le Royaume-Uni cherche à éviter de devenir un lieu de déversement pour les produits à forte intensité de carbone qui contournent les taxes imposées par l'UE.

La proposition de taxe carbone aux frontières a recueilli un large soutien de la part des fabricants britanniques. Selon une enquête menée par le groupe de réflexion E3G, 75% de 400 cadres supérieurs de l'industrie manufacturière britannique sont favorables à l'introduction d'une CBAM au Royaume-Uni, tandis que seulement 8% s'y opposent. L'enquête a également révélé que sept fabricants britanniques sur dix estiment que toute future mesure frontalière en matière d'émissions de carbone au Royaume-Uni devrait être alignée sur le système européen. Toutefois, pour parvenir à cet alignement, il faut que la tarification du carbone au Royaume-Uni corresponde à celle de l'UE. Tant que les prix du carbone au Royaume-Uni restent inférieurs à ceux de l'UE, les exportations britanniques pourraient être soumises à des prélèvements de la part de son principal partenaire commercial. Actuellement, le prix du carbone au Royaume-Uni s'élève à environ 41 GBP par tonne, contre 66 GBP par tonne dans l'UE.

Sources :

https://www.ft.com/content/f9c824e4-6f3d-4aaa-94da-6b95b63e1512

https://www.e3g.org/publications/uk-businesses-overwhelmingly-back-carbon-border-tax/