Protocole des gaz à effet de serre : Comprendre les trois catégories d'émissions 

Protocole des gaz à effet de serre : Comprendre les trois catégories d'émissions 

by  
AnhNguyen  
- 25 avril 2024

Le Protocole sur les gaz à effet de serre (GES) établit la norme mondiale pour la mesure et la gestion des émissions de gaz à effet de serre. Développé par le World Resources Institute (WRI) et le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD), il offre un cadre aux entreprises, aux gouvernements et à d'autres organisations pour surveiller et gérer leur empreinte carbone. Son objectif principal est d'unifier le calcul et la déclaration des émissions de carbone, soutenant ainsi les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique. Le Protocole sur les GES fournit des lignes directrices complètes pour la comptabilisation et la déclaration des émissions, aidant ainsi divers secteurs dans leur parcours vers la durabilité. 

Des statistiques récentes soulignent l’importance croissante du Protocole sur les GES dans le paysage environnemental actuel. Un rapport de 2023 du Carbon Disclosure Project (CDP) souligne que plus de 921 entreprises du Fortune 500 déclarent désormais leurs émissions conformément aux normes du Protocole sur les GES. Il s’agit d’une augmentation significative par rapport à il y a seulement dix ans, illustrant l’engagement croissant des entreprises en faveur de la transparence et de l’action face aux défis climatiques.  

Le Protocole sur les GES classe les émissions en trois catégories afin de simplifier le processus de gestion des émissions. Dans cet article, nous allons nous plonger dans les subtilités des émissions de catégorie 1, 2 et 3 afin de comprendre en profondeur les implications et les stratégies de gestion de chaque catégorie, fournissant ainsi une base aux entreprises pour réduire efficacement leur empreinte carbone et améliorer la durabilité environnementale. 

Émissions de portée 1 

Définition et exemples 

Les émissions de portée 1 sont des émissions directes de gaz à effet de serre provenant de sources contrôlées ou détenues par une organisation. Cela comprend les émissions provenant de la combustion dans des chaudières, fourneaux, véhicules et autres équipements détenus ou contrôlés par une organisation.  

Les émissions de Scope 1 comprennent par exemple le dioxyde de carbone émis par la combustion de combustibles fossiles dans les véhicules de l'entreprise, les émissions de méthane provenant des activités agricoles et les émissions d'oxyde nitreux provenant des processus de production chimique. Les émissions directes sont les plus simples à mesurer et à gérer, car elles résultent des opérations et activités directes de l'entreprise.  

Défis liés au calcul des émissions de portée 1 

Les émissions de Scope 1, produites directement par les activités d'une entreprise, semblent simples à calculer mais présentent plusieurs défis. L'un des principaux problèmes est d'obtenir des données précises sur les facteurs d'émission, essentielles pour convertir la consommation de carburant ou les processus industriels en émissions d'équivalent CO2. Par exemple, les facteurs d'émission pour la combustion de gaz naturel peuvent varier en fonction de la source et de la composition du gaz, ce qui peut entraîner des inexactitudes dans les calculs d'émissions. 

Un autre défi consiste à s’assurer que toutes les sources d’émissions de type Scope 1 au sein des opérations d’une entreprise sont prises en compte. Les entreprises dont les opérations sont vastes et variées peuvent ne pas identifier entièrement les sources d’émissions directes, comme les émissions fugitives dues aux fuites de réfrigérant ou les émissions de méthane dues aux processus de traitement des déchets. Cela est particulièrement difficile dans le secteur du pétrole et du gaz, où les opérations sont étendues et complexes, ce qui rend difficile le suivi précis de toutes les sources d’émissions directes. 

Enfin, les petites et moyennes entreprises (PME) manquent souvent de l’expertise technique et des ressources financières nécessaires pour réaliser des évaluations détaillées des émissions de type Scope 1. Pour mesurer avec précision les émissions dues à la combustion, par exemple, il faut connaître la science de la combustion et des données précises sur l’utilisation des carburants, qui peuvent ne pas être disponibles ou facilement comprises par les PME sans équipes spécialisées en développement durable. 

Stratégies de réduction des émissions de portée 1 

La réduction des émissions de Scope 1 est essentielle pour les organisations qui souhaitent améliorer leurs efforts en matière de développement durable et réduire leur empreinte carbone. Voici plusieurs stratégies qui peuvent être mises en œuvre efficacement : 

  • Améliorations de l’efficacité énergétique : L’amélioration de l’efficacité énergétique des installations et des équipements peut réduire considérablement les émissions de Scope 1. Cela peut inclure des mesures telles que la mise à niveau vers des appareils plus efficaces, la mise en œuvre de rénovations de bâtiments pour une meilleure isolation et une meilleure ventilation, et l’optimisation des processus pour minimiser le gaspillage d’énergie. 
  • Transition vers les énergies renouvelables : La principale source d’émissions de Scope 1 étant la combustion de combustibles fossiles, la transition vers des sources d’énergie renouvelables telles que l’énergie solaire ou éolienne peut réduire considérablement les émissions directes. 
  • Gestion de flotte : Les organisations disposant d’une flotte de véhicules peuvent réduire leurs émissions de portée 1 en passant à des véhicules électriques ou hybrides, en mettant en œuvre des pratiques de conduite économes en carburant et en entretenant et en réparant régulièrement les véhicules. 
  • Optimisation des processus : L’analyse et l’optimisation des processus industriels peuvent aider à identifier les domaines dans lesquels l’efficacité énergétique peut être améliorée, ce qui conduit à une réduction des émissions de Scope 1. Cela peut inclure des mesures telles que l’utilisation de matériaux ou de technologies alternatifs émettant moins de gaz à effet de serre. 

Émissions de portée 2 

Définition et exemples 

Les émissions de Scope 2 représentent les émissions indirectes de gaz à effet de serre provenant de la consommation d'électricité, de vapeur, de chauffage et de refroidissement achetés qui ne sont pas produits par l'entreprise mais par une autre entité. Ces émissions se produisent à l'endroit où l'énergie est produite et sont attribuables à la consommation d'énergie de l'organisation.  

Parmi les exemples d’émissions de type Scope 2, on peut citer le dioxyde de carbone émis par une centrale électrique qui brûle des combustibles fossiles pour produire l’électricité qu’une entreprise utilise dans ses bureaux ou ses usines de fabrication. Même si l’entreprise n’émet pas directement de gaz à effet de serre, elle est responsable des émissions car elle consomme l’énergie produite.  

Défis liés au calcul des émissions de Scope 2 

Le calcul des émissions de Scope 2, qui proviennent de sources indirectes comme l'électricité et le chauffage achetés, est un défi, principalement parce qu'il est difficile de déterminer l'intensité carbone de ces sources. L'empreinte carbone de l'électricité varie en fonction de la source d'énergie et des mix énergétiques régionaux, ce qui complique les évaluations précises. 

Les entreprises ne peuvent souvent pas contrôler les méthodes de production de l'énergie qu'elles achètent, ce qui complique le calcul et la réduction des émissions de Scope 2. En outre, les normes de reporting et les mix énergétiques variés selon les régions où les entreprises mondiales opèrent ajoutent un niveau de complexité supplémentaire. L'acquisition de facteurs d'émission fiables et à jour pour différentes régions et sources d'énergie constitue également un obstacle. 

Pour obtenir des rapports précis sur le développement durable, les entreprises doivent adopter des méthodes normalisées telles que le Greenhouse Gas Protocol et collaborer avec les fournisseurs d’énergie pour obtenir des données précises. Malgré les difficultés, il est essentiel de calculer avec précision les émissions de Scope 2 pour les entreprises qui souhaitent comprendre et atténuer leur impact climatique. 

Stratégies de réduction des émissions de type Scope 2 

La réduction des émissions de Scope 2 est essentielle pour les entreprises qui cherchent à minimiser leur impact environnemental indirect et à promouvoir la durabilité. La mise en œuvre des stratégies suivantes peut contribuer à réduire considérablement les émissions de Scope 2 : 

  • Investissez dans les certificats d’énergie renouvelable (REC) : L'achat de certificats d'émissions renouvelables permet aux entreprises de soutenir des projets d'énergies renouvelables, contribuant ainsi à la réduction de la dépendance aux combustibles fossiles. Les certificats d'émissions renouvelables certifient qu'une quantité spécifiée d'électricité a été produite à partir de sources d'énergie renouvelables et injectée dans le réseau.  
  • Production d'énergie renouvelable sur site : L’installation de panneaux solaires, d’éoliennes ou d’autres équipements de production d’énergie renouvelable sur site peut réduire directement la quantité d’électricité produite à partir de combustibles fossiles qu’une entreprise doit acheter au réseau. Cela permet non seulement de réduire les émissions de type Scope 2, mais peut également entraîner des économies à long terme sur les coûts énergétiques. 
  • Accords d'achat d'électricité (PPA) : La conclusion d’accords d’achat d’énergie avec des fournisseurs d’énergie renouvelable peut garantir un accès à long terme à l’énergie verte à des prix stables. Les accords d’achat d’énergie permettent aux entreprises de soutenir indirectement la production d’énergie renouvelable et de réduire leur empreinte carbone de type Scope 2. 
  • Contrats d'achat d'électricité virtuels (vPPA) : Pour les entreprises qui ne peuvent pas produire d’énergie renouvelable sur place ou conclure des PPA traditionnels, les vPPA constituent une alternative viable. Grâce à un vPPA, une entreprise s’engage à acheter une certaine quantité d’énergie renouvelable, contribuant ainsi au financement de nouveaux projets d’énergie renouvelable même si l’énergie n’est pas directement consommée par l’entreprise. 

Émissions de portée 3 

Définition et exemples 

Les émissions de Scope 3 proviennent d’activités liées à une organisation, mais qui ne sont pas directement détenues ou contrôlées par elle. Elles se produisent tout au long de sa chaîne de valeur et constituent souvent la principale source de gaz à effet de serre pour de nombreuses organisations, couvrant à la fois les émissions en amont et en aval. Les émissions en amont comprennent la production et le transport des biens achetés, les déplacements professionnels et les déplacements domicile-travail des employés. Les émissions en aval couvrent l’utilisation des produits vendus, leur élimination en fin de vie et les investissements.  

Par exemple, les émissions liées à la fabrication des matières premières, à leur transport vers une usine, puis à l'expédition du produit final au client sont toutes de type Scope 3. De même, les émissions liées à la gestion des déchets après l'élimination du produit entrent dans cette catégorie. Malgré la difficulté de suivre ces émissions indirectes en raison de la complexité de la chaîne d'approvisionnement, il est essentiel de s'attaquer aux émissions de type Scope 3 pour les organisations qui visent une réduction globale des gaz à effet de serre. 

Défis liés au calcul des émissions de Scope 3 

Le calcul des émissions de Scope 3 est complexe en raison de la chaîne de valeur étendue et diversifiée qui comprend tout, de la production des biens achetés au traitement en fin de vie des produits vendus. L'un des principaux défis est la visibilité et le contrôle limités sur les activités indirectes, car les entreprises n'ont souvent pas d'accès direct aux données sur les émissions de leurs fournisseurs ou au cycle de vie complet de leurs produits. Ce problème est aggravé par l'incohérence des normes de déclaration des émissions selon les régions et les secteurs, ce qui rend la collecte de données difficile. 

Pour estimer avec précision les émissions liées aux déplacements professionnels, aux déplacements domicile-travail des employés et à l’utilisation des produits, il faut formuler des hypothèses à partir de données moyennes, qui peuvent s’avérer inexactes. Le volume de données nécessaires à la collecte et à l’analyse exige également des ressources importantes pour la gestion et la vérification. Malgré ces défis, la gestion des émissions de Scope 3 est essentielle pour les organisations qui souhaitent réduire considérablement leur impact sur les gaz à effet de serre, car ces émissions peuvent représenter la majeure partie de l’empreinte carbone d’une entreprise. Pour surmonter ces obstacles, les entreprises doivent renforcer leurs partenariats avec les partenaires de la chaîne d’approvisionnement, investir dans de meilleurs systèmes de gestion des données et faire pression pour des cadres de reporting standardisés. 

Stratégies de réduction des émissions de type 3 

Les stratégies visant à réduire les émissions de type Scope 3 nécessitent des approches réfléchies qui vont au-delà du contrôle direct d'une organisation et se concentrent sur l'ensemble de la chaîne de valeur. Voici quelques stratégies efficaces : 

  • Engagement et renforcement des capacités des fournisseurs : Travailler en collaboration avec les fournisseurs pour améliorer leur performance environnementale peut réduire considérablement les émissions de Scope 3. Cela peut impliquer des programmes de formation, des ressources partagées ou des incitations pour que les fournisseurs adoptent des pratiques et des technologies plus écologiques. 
  • Pratiques d’achats durables : La mise en œuvre de politiques d’achats privilégiant l’achat de produits et services à faible empreinte carbone peut contribuer à réduire les émissions dans la chaîne d’approvisionnement. Les organisations peuvent fixer des objectifs de réduction des émissions pour leurs fournisseurs ou choisir leurs fournisseurs en fonction de leur empreinte carbone. 
  • Optimisation du transport et de la logistique : La réduction de l’empreinte carbone du transport et de la logistique, notamment le passage à des modes de transport à moindre intensité de carbone et l’optimisation de la logistique pour plus d’efficacité, peuvent réduire considérablement les émissions dues au transport de marchandises. 
  • Investissement dans des projets de compensation et d’élimination du carbone : Bien qu’il soit préférable de réduire les émissions à la source, investir dans des projets de compensation carbone ou des initiatives visant à éliminer le carbone de l’atmosphère peut compenser des émissions actuellement inévitables. Ces projets contribuent souvent aux énergies renouvelables, à la reforestation ou aux efforts de conservation. 

Conclusion 

La gestion des émissions de Scope 1, 2 et surtout de Scope 3 ne se limite pas à la conformité réglementaire ou au maintien d’une licence sociale d’exploitation ; il s’agit d’un impératif stratégique qui peut favoriser l’innovation, l’efficacité et l’avantage concurrentiel sur le marché. Les entreprises qui gèrent et réduisent de manière proactive leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) dans tous les domaines contribuent non seulement à l’effort mondial de lutte contre le changement climatique, mais se positionnent également comme leaders en matière de développement durable. En favorisant la transparence, en améliorant la réputation de leur marque et en impliquant les parties prenantes dans leurs efforts environnementaux, les organisations peuvent obtenir des avantages tangibles qui vont au-delà de l’impact environnemental. Il s’agit notamment d’économies de coûts grâce à l’efficacité énergétique, de résilience face aux changements réglementaires et d’une chaîne d’approvisionnement plus solide et plus durable. Alors que le monde exige de plus en plus des entreprises en termes de gestion environnementale, la capacité à mesurer, gérer et réduire efficacement les émissions sera cruciale pour le succès à long terme. 

Sources : 

[1] https://ghgprotocol.org/companies-and-organizations 

[2] https://ghgprotocol.org/about-us 

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